Tango (restes)

Claudine Galea et Frédéric Vossier

MARiaMARlon

de Claudine Galea et Frédéric Vossier

Que voulez-vous ? Claudine Galea et moi sommes traversés par le sexe et sa profonde et indéracinable incorrection. Cette question innerve les champs de nos écritures. On peut rappeler qu’Oedipe-roi est l’histoire d’un homme qui engrosse sa mère. Le théâtre est contaminé par ce virus. Et il doit pouvoir, dans son écriture comme dans sa représentation, héberger la violence de ce miasme, humain, trop humain. Alors, avec Claudine, au fil d’une conversation inquiète et fragmentée, on s’est dit : pourquoi ne pas s’atteler au chapitre brûlant de ce film scandaleux de 1972, Le Dernier Tango à Paris ? Que peut-on raconter sur ce film aujourd’hui ? Est-il possible de partager l’acte tremblant d’une parole qui a éprouvé la déflagration de ce film ? En se disant, avec Vitez, qu’ « on peut faire théâtre de tout ». Parler d’un film sur un plateau, en proposant un geste d’écriture à quatre mains. Femme et homme. Face à face. Sur le fil d’un rasoir. Et sans concession. 

Frédéric Vossier

C’est une question de toile, de toute façon.

Avec Frédéric, cela fait des années qu’on s’offre des livres et qu’on échange sur la littérature. Qu’on se lit. Frédéric écrit beaucoup à partir de vies exposées. Et tisse à sa façon entre le document et la langue de fiction. Il trame et trafique. Je trame et trafique. Et ne peux plus écrire sans chercher la langue qui ourdisse corps et pensée. Ma came à moi c’est la poésie. La nudité (devant le) langage. Chercher les possibilités de la langue là où elle est la plus vulnérable. Le Tango. Et ça se danse à deux, ça se touche, ça avance sans savoir avant — « les pas ne sont pas fixés à l’avance pour être répétés séquentiellement, les deux partenaires marchent ensemble vers une direction impromptue à chaque instant » –, ça se, ça nous renverse.

Claudine Galea

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